Chronique du livre « Enseigner la non-violence », sous la direction de Frédérique Guénot et Olivier de Lagarde
Le 2 octobre, jour anniversaire de la naissance de Mahatma Gandhi, c’est la journée internationale de la non-violence.
S’engager pédagogiquement dans la voie de la non-violence
Manque de reconnaissance, précarité, incivilités, maltraitances, guerres… la violence nous agresse tous les jours, sous de nombreuses formes, à petite et grande échelle, sur du court ou du long terme. Est-elle intrinsèque à notre espèce, à la nature ? Peut-on la légitimer ? Comment la réprimer ?
Avec une équipe d’enseignants-chercheurs, de professionnels de la formation et du droit, au moyen de thèses scientifiques et d’expériences pratiques, Frédérique Guénot et Olivier de Lagarde ont conçu une réflexion collective pour comprendre la violence et s’en affranchir. Elle est volontairement présentée ce jour dans l’ouvrage « enseigner la non-violence », aux éditions management et société.
La violence est une épidémie !
Le règne animal connait les situations de rut, de compétition sexuelle, de raréfaction des ressources naturelles, d’intrusion territoriale, mais les humains sont parvenus à décupler les modalités et l’ampleur des violences. Au-delà des impacts physiques, nombre d’autres manifestations frappent ou tuent, depuis des idéologies jusqu’aux fake news, en passant par les inégalités sociales, provoquant des « blessures sans plaie », selon l’expression de Grâce Moussaïd.
Quel que soit le point de vue, épidémiologique, anthropologique ou historique, philosophique, économique ou juridique, la violence est néfaste à la santé et à l’épanouissement des individus. Cette « pathologie sociale contagieuse » nécessite, comme toute maladie à combattre, une approche prophylactique : ce livre a pour but de donner des solutions pour apprendre à reconnaître les symptômes, se protéger de ses effets, se faire accompagner quand elle nous touche.
La voie de la non-violence
Prévenir la violence, c’est possible ! « L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde » disait Nelson Mandela. De nombreuses propositions sont ici évoquées pour éveiller les consciences et proposer une culture active de la non-violence.
La communication non-violente (CNV), le care, les techniques d’entrainement aux compétences socio-émotionnelles (empathie, compassion, résilience), l’esprit critique… sont des outils puissants pour les éducateurs, enseignants, coachs ou parents que nous sommes. Exploités par exemple à la Mahatma Gandhi International School en Inde, ils reposent sur la communication, la coopération et la responsabilisation.
Construire une société plus juste, plus inclusive
C’est le faux procès qui est souvent fait à la pédagogie de la bienveillance (en particulier pour les éducateurs canins « en positif »), elle mènerait à l’anarchie. Jugez plutôt le terme « discipline sportive » : il signifie qu’il y a des règles à respecter, et qu’y être loyal, donc sans user de violence, est gage de réussite. Frédérique Guénot propose ainsi d’« enseigner la paix cognitive : penser sans agresser, débattre sans disqualifier, douter sans renoncer à comprendre ».
Très honoré d’avoir reçu la confiance de Frédérique Guénot pour chroniquer ce livre avant sa parution, je suis convaincu que ces principes, diffusés en tant que « tuteurs de développement » selon l’expression de Boris Cyrulnik, sont totalement adaptés aux formateurs et aux professionnels des relations humains-animaux formés chez Vox Animae. Humblement mais sûrement, nous participons à construire une société plus sage, dans l’esprit d’« enseigner la non-violence ». Ses thèmes résonnent avec notre slogan historique : « faire l’effort, pas les forts ».
Nicolas Sergent, directeur de Vox Animae
