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Relativiser la cohabitation entre chats

Par Mélanie

Jessica Christ, comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement félin
dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Voici l’article paru dans l’édition du 19 juin 2022.

 

Beaucoup de personnes aimant les chats souhaitent en adopter plusieurs. Les animaux sont alors forcés de cohabiter. Pourquoi attendons-nous qu’ils s’aiment ? Comment raisonner notre jugement ?

Les chats sont des animaux solitaires qui n’aiment pas cohabiter avec leurs semblables. Enfin, tout ça, c’est ce qu’on peut lire sur le papier officiel. En réalité nos félins de canapés ont subi cette modification insidieuse sur des générations qu’on appelle la domestication. Nous leur avons imposé des rythmes de vie humains, des repas sans chasse et parfois des territoires de 30m² dans lesquels ils doivent trouver de quoi satisfaire leurs besoins biologiques de prédation et de territorialisation. Comme nos petites bêtes sont des êtres vivants, ils sont capables d’adaptation. Dans la mesure du raisonnable évidement. Cette domestication a influencé énormément de points clés chez nos amis miauleurs et bien sûr, l’élevage avec sélection des individus a donné une dimension de comportements plus ou moins affirmés par races.

Alors nous avons fait cohabiter des chats. Ces pauvres bougres n’avaient, pour ainsi dire, pas bien le choix au départ. Il ressort pourtant qu’à l’heure actuelle, malgré un éthogramme assez clair sur la question, le chat se plaît parfois en compagnie d’un congénère. Nous observons des individus qui jouent, dorment ensemble et ont un attachement fort pour leurs semblables. A contrario, certains félins se font la guerre et ne peuvent pas cohabiter. Sachons bien que l’âge, le sexe et la taille du territoire vont avoir un impact déterminant dans la capacité à tolérer l’autre. J’indique donc clairement que sans sorties, dans un appartement minuscule, une cohabitation entre mâles entiers adultes relève du pari fou car tous les voyants sont au rouge (même pour un seul animal). Alors comment se fait-il que parfois, des miracles se produisent ? Disons que dans la cuisine biologique, la sélection peut avoir un impact important sur le tempérament docile d’un animal. Aussi, la domestication dans son ensemble crée une élasticité comportementale qui donne lieu à des surprises, parfois bonnes de notre point de vue. En réalité, comme le simple fait de vivre entre congénères est un peu osé pour nos amis chats, il faut savoir occulter dans son esprit les vidéos de chatons mignons qui se câlinent et marchent côte à côte comme deux meilleurs amis, car ce n’est pas la norme.

La tolérance. Est-ce la clé du succès ? Oui. Je le pense. Une cohabitation n’est pas chose aisée. Souvent, elle peut même s’envenimer rapidement pour donner lieu à de grosses bagarres, des mal êtres, des feulements interminables et une dose énorme de stress. Dans ces conditions, impossible de garder les deux animaux et un choix risqué au début se transforme en un déchirement et vient souvent remplir un peu plus les refuges saturés. Si vos deux chats s’ignorent parfaitement, qu’ils passent sans problèmes l’un devant l’autre, que personne n’est stressé…. Peu importe qu’ils ne copinent pas ! C’est déjà une belle victoire. En conclusion, apprenons tous à baisser nos curseurs en matière d’exigence, surtout pour celles qui concernent nos animaux. Ils font déjà un bel effort pour s’adapter à nos vies au quotidien. Beau dimanche les chamoureux !

 

Jessica CHRIST

La petite Griffe – Comportementaliste

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