L’arrêté du 19 juin 2025 entre en vigueur aujourd’hui !
L’arrêté du 19 juin 2025 « fixant les règles sanitaires et de protection animale » apporte des avancées majeures sur la détention des chiens, chats, furets, lapins, rongeurs, oiseaux et poissons d’espèces domestiques.
Et en particulier, il est enfin illégal d’éduquer un chien par la peur et la douleur, y compris au moyen d’accessoires coercitifs : « Partie 2 – titre 1 – Art 14 – I. – L’utilisation et l’enseignement de méthodes et outils de nature à infliger aux animaux des blessures, des souffrances, de la douleur, du stress ou de la peur est interdite, dont notamment tout dispositif piquant, électrique ou étrangleur sans boucle d’arrêt à l’exception de la perche de capture lorsque son utilisation est nécessaire pour assurer la sécurité des personnes ou des animaux. »
La qualification des professionnels de l’éducation canine
Ce texte est un pas de plus vers la reconnaissance de la qualification des professionnels de l’éducation canine, à savoir ceux qui éduquent les chiens avec le respect dû à leur sensibilité et intelligence. Ces pratiques sont désormais légalement admises et valorisées, le bien-être des animaux s’en trouve renforcé.
Nous nous félicitons que Vox Animae ait participé à plusieurs niveaux à cette avancée sociétale impérative : en soutenant One Voice contre les méthodes brutales de certains clubs canins, en s’associant avec d’autres centres de formation et associations convaincus comme nous de l’obligation morale du respect des animaux, en échangeant directement avec la députée Corinne Vignon, à l’origine du projet de loi contre les colliers coercitifs.
L’information indispensable aux particuliers
Il est à noter que ce texte ne s’applique pas aux particuliers (sauf détenteurs de plus de 9 chiens sevrés) et ne concerne pas les chats, contrairement à ce que préconisait le projet de loi 577.
Il était tout de même temps ! Cela fait plus de 20 ans que nous savons que les méthodes utilisant la peur, la douleur (Guy et al., 2001 a,b ; Mertens, 2002) et la punition (Bradshaw, 2004 ; Schilder et van der Borg, 2004) augmentent de façon significative les comportements problématiques, génèrent de l’anxiété pour l’animal et des conflits avec son entourage, et n’apportent aucun bénéfice éducatif.
La science en lutte contre les lobbies
Envoyons définitivement aux oubliettes ce mâle alpha qui, par son charisme (recto) et sa force ou celle de son accessoire (verso), serait capable de persuader un chien de lui obéir avec adoration. Pour rappel, le chien est doté d’un cerveau, et c’est lui qui commande à ses actions : est-ce de l’acceptation quand on a peur, est-ce de l’amour quand on a mal ?
Il reste du travail face à ces lobbies qui ne considèrent toujours pas les animaux comme des êtres sensibles (L.214-1 du code rural)… Les animaux destinés à être utilisés à des fins scientifiques sont pour l’heure exclus de la bientraitance qui leur est pourtant due.
Malgré tout, quand l’éthique et la science parviennent à toucher des politiques, on se met à espérer un monde plus humain.