La vie quotidienne avec nos chiens est souvent routinière, ou à défaut, nous connaissons suffisamment nos chiens pour savoir, dans différentes circonstances, comment ils pourraient réagir. Et pourtant parfois, ils peuvent encore nous surprendre dans le bon sens comme dans le moins bon.
Des êtres vivants, pas des machines
Comme nous, ils ont leurs bons et leurs mauvais jours : pas assez défoulé, frustré de n’avoir pas pu aller jouer avec les copains, fatigué parce que la nuit a été trop chaude à leur goût, agacé par les bruits de taille-haie du voisin… et voilà qu’une situation banale peut nous échapper. Comme Biskit ce teckel qui est généralement indifférent au passage du facteur mais qui, ce matin-là a décidé que lui courir après en aboyant était la meilleure chose à faire. Comme Flip, ce husky qui a grogné sur la grand-mère qui était sur le canapé, juste à côté de son panier où gisait son tendon de bœuf à moitié mâchouillé (sait-on jamais si la mamie avait eu une petite faim … ?).
Ne jamais rien prendre pour acquis
Evidemment, il y a un juste milieu à trouver entre le contrôle à tout prix – qui laisse peu de répit aux chiens comme aux humains – et la confiance absolue – qui laissera tôt ou tard traîner de mauvaises surprises. Il est probablement sage de trouver un entre-deux : si le risque d’une situation est élevé pour le chien ou son entourage (c’est-à-dire risque de blessure voire pire) alors il vaut mieux prendre la solution la plus sécure. « La laisse est la meilleure des éducations » pourrait être un bon sujet de dissertation !
Dans les cas où les risques sont moindres et où on a travaillé avec le chien le fait de pouvoir avoir son attention (et idéalement un bon rappel) dans des situations variées, alors l’anticipation est mieux mais on a une sorte de « filet de sécurité » s’il y a un manque, ce qui, rappelons-le peut arriver à tout chien et à tout humain.
Heureusement, parfois, ils dépassent nos espérances
Certains humains se sentent très concernés, responsables et c’est tout à leur honneur. Mais cela les pousse à être souvent adeptes du « scénario du pire » et donc à anticiper beaucoup et à ne pas laisser trop de place au hasard. « Dans le doute, prenons la solution la plus sécuritaire ! ». Mais parfois, la situation nous dépasse et nous n’avons pas le temps d’anticiper. Après quelques sueurs froides, voyant Croquette à proximité des enfants qui courent, son humain peut finalement être satisfait et fier quand il le voit serein, pas du tout dépassé par les émotions et qui revient au rappel sans hésitation.
Colette CUENOT
Colette Cuenot, éducateur comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement canin dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Cet article est paru dans l’édition du 01/09/2024.