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L’animalité dans nos foyers… mais pas trop !

Par Mélanie

Colette Cuenot Bock, comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement canin
dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Voici l’article paru dans l’édition du 10 avril 2022.

La beauté du lynx, le regard étincelant d’un cheval libre, l’organisation millimétrée d’une meute de loups à la chasse… les Hommes ont toujours été fasciné par cette nature sauvage, plus grande que lui, insaisissable. C’est probablement pour la toucher du bout des doigts que l’Homme s’entoure d’animaux : en France un foyer sur 2 possède au moins un animal domestique.

Paradoxe

À la fois, on recherche cette animalité qui nous fascine et à la fois, en les accueillant au sein de nos maisons, on leur impose de se plier à un certain cadre : les besoins se font à l’extérieur ou dans des litières que l’Homme a choisi pour eux, l’horaire des repas tout comme leur contenu est servi par les maîtres de maison selon leurs propres choix, la cohabitation avec l’Homme voire avec d’autres espèces ou individus est imposée… Bref, les Hommes veulent être au plus près des animaux mais exigent que leur côté “sauvage” soit inhibé.

Le mirage de l’esthétique

Toujours en quête du sauvage, les Hommes sont souvent influencés par l’aspect physique des animaux. Les diverses séries ou films mettant en scène des animaux ont également un impact, conscient ou inconscient, sur leurs choix. L’engouement actuel pour des races ressemblant au loup (chien-loup notamment) ou à des panthères chez le chat (Bengal par exemple) en est un bon exemple. Mais souvent, ce n’est que dans un second temps que les Hommes comprennent que ces physiques primitifs obtenus par hybridation (croisement entre une espèce domestique et une espèce sauvage) donnent lieu à un caractère qui lui aussi est assez sauvage : niveau d’énergie élevé, besoin d’exploration exacerbé, manque d’intérêt pour être proche de l’Homme… souvent antinomique avec une vie à nos côtés.

Apprivoiser

Quelles que soient les origines de l’animal, il va donc falloir trouver un compromis pour que chacun y trouve son compte : que les animaux puissent assouvir leurs besoins (“ok, tu as besoin de mastiquer au moins 15 minutes par jour”) tout en respectant les règles humaines (“pas mes chaussures !”). Mais l’objectif est-il d’éteindre cette flamme sauvage qui brille dans leurs yeux, celle-là même pour laquelle on les adule ? L’éducation d’un animal ne doit pas viser à éteindre sa fougue… sinon, il vaut mieux prendre une peluche : c’est bien plus discipliné. Pour reprendre les termes d’un célèbre Homme de cheval (Bartabas) : “surtout ne pas éteindre son arrogance, tout juste lui apprendre à canaliser le feu qui l’habite”.

Colette CUENOT BOCK

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