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Décryptage « Le jeu chez le chat »

Par Mélanie

Le mois dernier, nous vous proposions un décryptage sur le jeu chez le chien. Ce mois-ci, c’est au tour du chat.

Le chat est lui aussi un animal néoténique et est capable de jouer tout au long de sa vie. Le jeu aura d’ailleurs une place importante dans sa vie.

A partir de l’âge de 3 semaines et jusqu’à 6 semaines, le chaton va essentiellement jouer avec sa mère, ses frères et ses sœurs (c’est ce qu’on appelle le jeu social) : il va se tapir, sauter, courir, mordre, manipuler, poursuivre, fuir, etc. Ensuite, vers 6 semaines, il va commencer à s’intéresser aux objets en mouvements et découvrir le jeu individuel. Il va attraper des petits objets et des petites proies rapportées par la mère. Selon leur taille, les objets statiques sont soit explorés et escaladés, soit déplacés pour en faire des jouets mobiles. A cette période, les jeux locomoteurs vont aussi se développer rapidement (exploration, marche, course, saut, escalade, etc.). Après la puberté, le jeu aura tendance à diminuer.

Pourquoi jouer avec son chat ?

Comme chez le chien, le jeu est indispensable au bon développement du chaton et lui permet de devenir un adulte équilibré. Les différents types de jeux lui permettent de développer et gérer ses mouvements et sa force, notamment l’inhibition de la morsure et des griffures, d’apprendre les codes de communication de son espèce et les réactions appropriées à chaque interaction : posture amicale, d’évitement ou encore d’intimidation. Certains comportements appris lors du jeu permettront la mise en place du comportement de prédation.

Comment jouer avec son chat ?

Pour un œil non averti, il est souvent difficile de déterminer si les chats sont en train de jouer ou s’ils sont en train de se bagarrer. Il est aussi parfois difficile de repérer si le chat joue avec nous ou s’il est irrité par la situation. Pour parvenir à identifier si c’est du jeu ou non, il convient d’observer son chat. Lorsqu’il joue avec un objet (avec humain ou non), il adopte les comportements suivants :

  • Le regard est fixé sur une cible. La cible est généralement un petit objet ou partie du corps en mouvement (balle, bout de queue de chien, doigts ou cheville d’humain, etc.) : les pupilles se dilatent puis se rétractent
  • Le corps tapi au sol, immobile ou avec les hanches qui oscillent
  • Les oreilles sont droites vers l’avant
  • Les moustaches sont vers l’avant
  • La queue est à l’horizontale, loin du corps, fouettant. Elle peut se redresser en l’air ou se recourber en U
  • Il capture l’objet entre ses pattes, mord et relâche.

Entre chats, le jeu inclut généralement une alternance dans les rôles de « chasseur » et de « chassé », des pauses au milieu accompagnées de positions cocasses, peu de vocalises et un minimum de signes de stress (par exemple : oreilles couchées, queue ramenée le long/sous le corps, poils hérissés, vocalises, etc…). Finalement, la différence entre le jeu et un réel conflit réside principalement dans l’intensité des comportements. Dans le jeu, l’intensité est basse, le chat est détendu et peu efficace, ni sérieux dans ses attaques et ses mouvements. Le chat s’arrête normalement de lui-même et n’inflige pas de blessures.

Il est recommandé de jouer régulièrement avec son chat, en particulier ceux qui n’ont pas accès à l’extérieur. Des séances de 5 à 10 minutes, 2 à 3 fois par jour, à adapter en fonction de la demande du chat, de ses besoins (certains sont plus joueurs que d’autres). L’idéal est d’avoir plusieurs types de jouets à la maison afin que le chat puisse varier ses passe-temps, jeu individuel et/ou avec l’humain. Il faut au moins avoir un jouet de type « canne à pêche » pour jouer avec son chat tout en éloignant la main de lui. Certains chats adorent courir après des boulettes de papier ou des élastiques envoyées par l’humain. Il faudra néanmoins vérifier que le chat ne les ingère pas. Les jeux physiques avec les mains ou les pieds sont fortement déconseillés, au risque de se faire blesser. Les chats se lassant assez rapidement de leurs jouets, il est conseillé de faire une rotation régulière avec les jouets, pas besoin d’en acheter de nouveaux toutes les semaines.

La stimulation par le jeu participe à la dépense physique et cognitive du chat. Il participera donc à résoudre certaines problématiques et améliorera le bien-être du chat.

Si votre chat ne joue pas, pas de panique, comme pour le chien, c’est peut-être que vous n’avez pas encore trouvé son jeu favori. Ou c’est peut-être tout simplement qu’il apprécie moins cela.

 

Article écrit par Pauline Salvin, Docteur en éthologie et formatrice, en collaboration avec Brunilde Ract-Madoux, éthologue, consultante en comportement félin et formatrice.

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