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Tous les chatons de mon village

Par Valérie Kuhn

Jessica Christ, comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement félin
dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Voici l’article paru dans l’édition du 24 octobre 2021.

Dans un petit village du sundgau, les chatons courent les rues. Les passants sont attendris, les fermes aux alentours regorgent de chats, c’est l’esprit du village nous dirons-nous… Mais en réalité, que deviennent tous ces félins de ferme ?

Une autre portée est née dans un coin de l’écurie de Monsieur Meyer. La veille, c’était dans l’étable de sa voisine que la femelle qu’une chatte qu’on appelle simplement « minette » a mis bas. Les chatons sont perchés sur des clôtures en bois, s’aperçoivent entre les animaux de ferme, chahutent et apprennent la vie. Partout, dans chaque ruelle, nous pouvons en rencontrer depuis le printemps. Ils sont adorables mais quelle vie vont-ils mener et quel impact ont-ils dans cette charmante campagne ?

Dans un premier temps, il était intéressant pour les agriculteurs locaux d’avoir un compagnon félin dans leurs écuries et dans leurs maisons pour chasser les rongeurs qui venaient percer les sacs de grains du bétail et causaient des dégâts de ci de là. Le travail était fait sans rechigner, les maudites souris n’avaient qu’à bien se tenir… Les saisons défilent dorénavant et les chats, ayant investi leur territoire campagnard se reproduisent entre eux, évidemment. Il est important de réaliser que les animaux, non stérilisés, peuvent créer une descendance dont le nombre devient rapidement incontrôlable au fur et à mesure des chaleurs, des maturités sexuelles des chatons qui eux-mêmes, multiplient encore leurs portées. Au final, les naissances sont hors de contrôle et le résultat qui peut de prime abord paraître attendrissant est catastrophique. Pour les chats eux-mêmes, dans un premier temps. En effet, il n’est pas rare de voir des chatons de quelques mois, maigrichons et déjà borgnes, attaqués par des maladies tels que le choriza qui, en l’absence de soin, est ravageur. Des gales non soignées, des parasites en tout genre infestent les pauvres bêtes qui se retrouvent bien souvent rattachés à un lieu de vie commun où ils trouvent des ressources pour se nourrir et s’abreuver. Cette promiscuité n’est pas naturelle pour les chats qui préfèrent territorialiser leur propre espace et cette situation donne lieu à des bagarres parfois violentes à la puberté dont les blessures sont souvent fatales faute de soins.

Dans la nature environnante, le constat aussi est funeste. Les petites proies telles que les mulots, musaraignes et autres rongeurs sont décimées par les félins locaux et certaines espèces comme le hamster d’Alsace, par exemple, subit aussi lourdement la prolifération du chat domestique. Evidemment, il est en danger actuellement par la faute de l’homme car son habitat est décimé mais rappelons que la prolifération du chat est aussi un problème d’origine humaine. Les campagnes de stérilisation des chats, mâles et femelles, existent depuis des années mais nécessitent encore et toujours un travail de fond, une sensibilisation qui doit absolument être partagée au plus grand nombre. Ici, au-delà du problème écologique, il est évoqué le bien être du félin. Cette notion est parfois mal interprétée et il est de notre devoir à tous de veiller au bon fonctionnement de notre chère nature et à la santé de nos animaux domestiques.  Bon dimanche les chamoureux des villes et des campagnes !

Jessica CHRIST

La Petite Griffe

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