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Chaton, chat âgé, malade, en surpoids.. comment leur faciliter la vie ?

Par Laurence

Par Brunilde Ract-Madoux, éthologue et consultante en comportement

 

Un chaton, un chat âgé, malade, en surpoids… nécessitent quelques aménagements de son lieu de vie.

Créer un environnement favorable au chat que l’on héberge ne suit pas de règles strictes. Au cours de sa vie, c’est un peu comme pour nous, des modifications et adaptations à la fois de son environnement et de ses activités sont nécessaires et même recommandées pour veiller à son bien-être. Mais quelle que soit l’énergie dépensée pour rendre les lieux de vie favorables à son épanouissement, elle ne se dispense pas de temps passé avec son animal. Si le chat a une réputation d’animal indépendant, tous les propriétaires savent que beaucoup de nos petits félins sont demandeurs de contact humain. Caresses, câlins et brossage… sont des moments importants qui renforcent le lien entre le chat et son humain. Pour les chats un peu plus récalcitrants au contact, soit parce que nouvellement arrivés, âgés, au passé difficile avec l’homme, il est inutile de forcer l’approche. Souvent avec de la patience, ils finissent par venir d’eux-mêmes au contact, à l’interaction, même s’ils sont discrets. En général, si c’est le chat qui initie l’interaction il y a plus de chance que l’issue soit positive… ! Laissez-le venir à vous sans le solliciter trop souvent.

Le jeu et la nourriture restent les meilleurs moyens d’instaurer ce contact et de débuter une relation. Rares sont les chats qui le dédaignent car il met en œuvre un instinct très fort chez le chat : la prédation. En agitant une simple canne à pêche avec des plumes au bout, on imite le comportement de la proie qui éveille quasi sûrement le chasseur qui sommeille en lui. Pour que naisse l’envie de jouer et que l’habitude se crée, laissez-le capturer sa proie de temps en temps, cela augmentera sa confiance en lui !

Accueillir un chaton n’est pas toujours aussi reposant qu’on le croit. Curieux, joueur, il a besoin qu’on passe du temps avec lui et qu’on lui permette de découvrir l’environnement qui l’entoure progressivement et en douceur. S’il est né à la maison, la période entre 2 et 8 semaines est indispensable à son équilibre futur. Avec sa mère et sa fratrie, il va peu à peu élargir son champ d’investigation pour prendre ses repères. Il est aussi nécessaire qu’il se familiarise à notre espèce et à d’autres espèces. Bien sûr, les rencontres doivent se faire dans un contexte favorable, avec des contacts positifs et répétés, de manière progressive et adaptée à l’âge du chaton. Si cette période appelée « sensible » est bien respectée, le petit chat deviendra un adulte équilibré sans comportements de peur ou d’agressivité. Ces recommandations sont aussi valables pour les éleveurs professionnels.

Les premiers jours de vie, le chaton dort beaucoup, 95% du temps à dormir sur 24h ! Petit à petit, son temps d’activité sera plus important, mais il doit pouvoir beaucoup se reposer et ne doit pas être trop souvent réveillé et sollicité… Tous les apprentissages qu’il va faire requièrent de beaucoup d’énergie.

L’idéal est de l’accueillir à 3 mois, à la fin du servage alimentaire/éducatif/affectif. Prenez quelques précautions lors de son arrivée car sa curiosité peut l’exposer aux dangers potentiels qu’il ne connaît pas dans votre maison. Ne lui donnez pas accès à l’ensemble des pièces si l’appartement est grand afin de pouvoir le retrouver facilement, laissez-lui le temps de repérer où se trouvent sa litière, ses gamelles, prévoyez-lui des jeux, des tapis ou poteau à griffer, des coussins et cachettes où dormir. Et mettez à l’abri tous les produits ou objets qui pourraient être dangereux pour lui.

 

En vieillissant ou avec la maladie, le chat est un peu comme l’homme. Il a besoin d’être accompagné et que son environnement s’adapte à son état. L’agilité les quitte bien souvent. Les cachettes et lieux de repos en hauteur ne sont plus accessibles. Il faut leur en trouver d’autres ou équiper le canapé ou le lit d’un marche-pied. Le bruit, l’agitation les perturbent, il faut éduquer les enfants et ouvrir peut-être une pièce plus calme jusque-là interdite. Plus sensibles aux changements de température, il faut leur permettre de profiter au maximum des bains de soleil derrière une fenêtre en créant un espace de repos, et peut-être aussi rapprocher la litière ou en installer une seconde pour qu’il puisse y accéder le plus rapidement possible. L’âge est aussi une période où le chat a besoin plus qu’avant de son humain. Des caresses délicates, un gant humide pour lui faciliter la toilette qu’il a du mal à faire seul, des repas plus fractionnés, de l’eau à volonté qu’on veillera à renouveler souvent… La fin de vie ou la maladie seront mieux vécues dans un environnement bienveillant et facilité.

Le mal qui menace le plus nos chats d’appartement est le surpoids lié à l’inactivité. Si le canapé est confortable, il va falloir trouver dans son environnement de bonnes raisons pour qu’il le quitte ! L’idéal est de commencer par lui distribuer sa nourriture dans une « balle à croquettes » qu’il devra faire rouler pour manger. Ne mettez pas forcément toute sa ration dans le jouet. Il doit prendre le temps de comprendre le fonctionnement. Et s’il ne comprend pas bien ce qu’on attend de lui, il peut être frustré et mal le vivre. Il faut lui trouver des jeux qu’il pourra faire seul mais aussi lui réserver plus de temps pour l’y inviter (un rayon laser, une ficelle, une course-poursuite…). L’arthrose étant renforcée par l’obésité, il faudra en tenir compte et ne pas lui imposer, sous prétexte de lui faire faire de l’exercice, de grimper ou sauter pour accéder soit à la nourriture, soit aux lieux de repos.

 

La cohabitation chez les chats

Accueillir provisoirement ou définitivement un chat alors qu’il y a déjà un locataire félin à la maison est une aventure qu’il vaut mieux ne pas tenter juste pour « tenir compagnie » à votre minou. En effet, certains ne tolèrent pas du tout la présence d’un congénère et ils vivent très bien en compagnie d’humains uniquement. D’autres en revanche seront ravis de partager leur panier et d’avoir un copain pour jouer. Mais il faut respecter quelques règles.

Adopter 2 chatons de la même portée augmente par exemple les chances d’une bonne entente. C’est ce qu’a montré l’étude des chercheurs John Bradshaw et Suzanne Hall de l’Université de Southampton au Royaume-Uni. Les chats apparentés passaient plus de temps en contact, à se toiletter ou encore à se nourrir à proximité que les chats non apparentés.

Si la cohabitation n’est pas idéale, en tout cas au début, il convient d’aménager au mieux l’espace de vie des chats. Cela permettra au chat peureux ou poursuivi de se cacher, au chat timide de se nourrir seul ou encore au chat âgé de ne pas être dérangé par le rythme de vie d’un plus jeune. Exploiter au maximum la hauteur pour agrandir l’espace de vie est une des solutions, créer des installations spécifiques à chaque chat, leur permettre de rester à distance s’ils le souhaitent : installation d’étagères en bois, pour créer des postes d’observation, des cachettes, des zones de repos au chaud, etc.

Par Brunilde Ract-Madoux, éthologue et consultante en comportement

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