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Qui a mordu, mordra ?

Par Laurence

idées reçues sur les morsures canines

Les croyances ont la vie dure en ce qui concerne les chiens qui mordent des personnes. Passons en revue quelques-unes de ces représentations et confrontons-les aux réalités de la science.

Baltus a été euthanasié la semaine dernière, car il avait mordu son propriétaire. Ce dernier s’était approché de sa gamelle pour la lui retirer tandis que son chien mangeait, tel que le club canin qu’il fréquente pour le dresser lui avait conseillé.
Malheureusement pour Balthus, aucun des protagonistes humains – pourtant normalement connaisseurs des comportements canins – ne connaissaient la notion de « défense de ressources », et Balthus en a été victime.

Il s’agit pourtant d’une réaction que nous concevons fort bien, nous les humains. Certaines possessions sont tellement importantes pour nous que nous les défendrons bec et ongles si quelqu’un cherche à s’en emparer. Cela peut-être notre conjoint, notre voiture, notre smartphone, notre sandwich, notre maison, notre lit… ce sont nos « ressources ». Refuser qu’on nous prenne ce qui nous appartient est complètement légitime, et ne souffre généralement d’aucune contestation.

Les chiens aussi ont des préférences personnelles qu’ils essaient de protéger, comme nous. Mais selon une idéologie incomplète et périmée le maître doit se faire obéir à n’importe quel moyen, les chiens n’ont pas le droit de s’y opposer, ils doivent obligatoirement se soumettre aux désirs humains, et céder ce qui compte pour eux. Le chien mordeur Baltus a été tué car il a été jugé « dangereux » puisqu’il s’est défendu vis-à-vis de son propriétaire, alors que son comportement n’était pas anormal au regard de l’éthologie canine : la science qui étudie les comportements a clairement identifié cette cause d’agressivité comme normale, logique, explicable.

Qui a mordu, mordra ?

Une autre raison pour se débarrasser de son ex-meilleur ami, par abandon ou « endormissement » (pourtant aucun réveil ne se produit après l’injection létale), est de dire que s’il est passé à l’acte de mordre, il recommencera forcément. C’est à la fois vrai et faux. Osons à nouveau le parallèle avec l’humain. Celui qui a eu une mauvaise attitude peut la reproduire, mais rien n’indique que c’est une certitude absolue.

Si l’on revient à nos chiens, il y a lieu tout d’abord de comprendre la raison qui a amené à ce passage à l’acte. Une fois clairement identifiée, des mesures de réhabilitation, modifications des comportements (du chien et/ou de son entourage humain) et réinsertion seront à définir et mettre en place. Elles permettront d’éviter la récidive, mais aussi de limiter les tensions, donc de pacifier les relations.

A l’inverse si rien de change, si les situations restent les mêmes et que personne ne se soucie d’anticiper l’avenir, il est possible qu’une répétition survienne. On le fait bien pour les humains, pourquoi ne le ferions-nous pas aussi pour les chiens ? La science l’a prouvé indubitablement : la morsure est, sauf en cas de pathologie, un comportement ultime de défense pour le chien. Il ne passe pas à l’acte pour rien.

Laurence Bruder Sergent

 

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