On entend souvent dire que le chat est l’animal indépendant par excellence. Il irait et viendrait à sa guise, n’aurait besoin de personne et ne manifesterait d’affection que lorsqu’il l’a décidé. Il est d’ailleurs souvent choisi comme animal de compagnie car il est considéré comme un être vivant pouvant se débrouiller seul, bien pratique lorsque l’on a un emploi du temps chargé.
Le chat est indépendant, est-ce vraiment le cas ?
Entre mythe et réalité, découvrons ensemble à quel point le chat est — ou n’est pas — indépendant.
Historiquement, le chat a toujours été perçu comme un animal libre et, contrairement au chien, il n’a pas été domestiqué depuis des millénaires pour collaborer avec l’humain. Il y a plusieurs milliers d’année, les chats sauvages, attirés par les rongeurs peuplant les fermes, se sont rapprochés des humains. Petit à petit, l’humain y a vu un intérêt à entretenir cette relation : en chassant les rongeurs, le chat rend service, il est donc de plus en plus toléré. De son côté, en plus de la nourriture, le chat trouve des endroits pour s’abriter et s’établir progressivement.
De nos jours, ils ont peu changé comparés à leur ancêtre, que ce soit au niveau morphologique mais aussi comportemental. La majorité des individus proviennent de lignées de chats errants ou libres. Ces derniers chassent seuls, choisissent de s’établir à un endroit et gèrent leur rythme de vie. Nos chats domestiques ont donc conservé ce tempérament indépendant.
Attention : l’indépendance du chat a ses limites
Parmi les caractéristiques sélectionnées au cours de la domestication, il y a la docilité. Ce trait permet la cohabitation entre les chats et les humains.
S’il aime sa tranquillité et peut passer quelques heures seuls pendant lesquelles il fera une petite sieste, il a tout de même besoin d’interactions. Beaucoup de chats, qu’ils soient de type européen ou de race, suivent leurs humains de pièce en pièce, réclament des câlins, miaulent pour attirer l’attention ou dorment blottis contre eux. Il ne faut pas oublier que nos chats d’intérieur dépendent entièrement de nous pour se nourrir, jouer et se divertir. Nous sommes parfois les seules stimulations de leur environnement, en particulier pour ceux qui ne sortent pas. Nous devons donc combler leur besoins affectifs et cognitifs au quotidien, encore plus s’ils vivent sans autres êtres vivants dans le logement.
En conclusion…
Un chat peut donc être autonome mais cela dépendra surtout de sa personnalité. Chaque individu étant différent, il sera primordial de s’adapter à chacun en lui apportant l’attention dont il a besoin. Ce n’est d’ailleurs pas parce qu’il demande moins de caresses que le chat de la voisine qu’il sera plus indépendant et pourra passer des journées entières seul. Cette solitude est l’une des causes principales de mal-être chez nos chats d’intérieur et donc d’apparition de comportements gênants.
Dr Pauline SALVIN
Docteure en éthologie et formatrice
