Nicolas Sergent, le directeur de Vox Animae, a interviewé Hugo Clément le 5 avril lors du colloque Blue à Strasbourg. L’activiste a lancé des messages d’encouragement pour rester mobilisé sans se démoraliser.
A l’instar de Brigitte Gothière (L214), Cyril Dion, Thomas d’Ansembourg, également présents lors du colloque Blue organisé à Strasbourg par Diapason Animal, Hugo Clément a offert son point de vue sur le fait de garder sa motivation dans les épreuves auxquelles on se confronte quand on veut défendre la vie, celle des humains, des animaux, de la planète…
Il avait été demandé à ces intervenants d’expliquer leurs parcours, leurs ambitions primales, la force qui leur permet de poursuivre leurs engagements sans sombrer dans le désespoir de la goutte d’eau plongée dans un océan de cynisme. Hugo Clément, le célèbre journaliste écologiste, s’est ainsi livré aux questions de Nicolas Sergent, le directeur de Vox Animae, également conférencier lors de ce colloque.
Faire ce qu’on pense être juste
Pour n’importe quelle cause se pose la question de l’engagement. « 2 choix se présentent à nous : soit on essaie de s’organiser maintenant pour que ce soit le plus juste possible […], soit on verra bien. » Et on espère que le monde se guérira tout seul, que quelques humains pyromanes deviendront raisonnables ?
« Il faut faire ce qui vous semble juste », comme on peut le comprendre dans son livre, « le théorème du Vaquita« , où chacun doit se sentir libre de faire les choix qui lui correspondent, dans lesquels il se sent à sa place. « Ce qui compte c’est de tenter et de faire ce que vous pouvez à votre échelle ».
Au-delà, sur la base d’une volonté commune, on peut même réaliser des exploits tels ceux de Paul Watson, ovationné lors des Vakita Awards : la mobilisation d’une personne peut en encourager des milliers d’autres. « Ça donne plein d’énergie et d’espoir ».
Vous avez le pouvoir
La science montre que, lentement mais sûrement, les changements de mentalité peuvent infuser en utilisant des méthodes non violentes. Romain Espinosa, chercheur en économie du CNRS (« comment sauver les animaux – une économie de la condition animale« ), a calculé que les actions welfaristes (qui prônent la révolution plutôt que la révolte) étaient plus efficaces que les actions abolitionnistes, comme l’illustre Brigitte Gothière avec L214.
« Regardez dans vos villages, dans vos entreprises, dans vos quartiers ce que là vous pouvez faire autour de vous, et là vous avez le pouvoir : pour qui vous votez, ce que vous achetez au quotidien dans votre vie, quelle communauté locale vous soutenez ou combattez sur tel ou tel projet, là vous avez la main. »
Soyez heureux
Comment garder la foi face à la lenteur des changements, face à l’actualité ?… « On ne va pas porter sur nos épaules la responsabilité du monde entier ! » Nous avons tous en nous la volonté de transformer nos émotions belliqueuses contre ceux qui s’en prennent à nos familles, nos animaux, l’environnement, en une force d’action positive et constructive.
Et si l’engagement pour des causes importantes peut parfois être perçu comme un sacrifice, alors Hugo Clément a sa réponse : « soyez heureux et heureuses parce qu’il n’y a pas de raison que les gens sensibles à ses questions-là se minent le moral et la vie. […] L’écologie c’est un combat pour le droit au bonheur, donc il faut être heureux et c’est comme ça qu’on peut emmener les gens avec nous ».
Crédit photo : Benjamin Hincker
